
Matthieu Hornung, franco-allemand
Né à Berlin (Allemagne)
Résidant à Bruxelles (Belgique)
Fonctionnaire au Comité des régions de l’Union Européenne
Quelles sont vos nationalités et comment les avez-vous acquises?
Franco-allemand: j’ai obtenu ces deux nationalités par filiation
Que représente votre nationalité française?
Je considère ma nationalité française comme une partie de mon identité. Cette partie d’identité me paraît parfaitement compatible avec mon identité allemande dans la mesure où ces identités ne sont pas exclusives ou contradictoires et s’ajoutent l’une à l’autre. Mon identité française ne m’a jamais conféré d’avantage matériel et son expression la plus concrète pour moi est l’exercice du droit de vote. La nationalité française représente pour moi aussi un attachement à l’histoire et à la culture françaises ainsi qu’aux valeurs républicaines et humanistes. Je vis aussi ma bi-nationalité comme une victoire de la raison humaine et un symbole de l’intégration européenne dans la mesure où deux de mes arrière grands-pères et mes deux grands-pères se faisaient face sur les lignes de front en 1914-1918 et 1940-1945.
Comment participez-vous au rapprochement entre vos deux nations?
A l’exception de quatre années d’études et d’une année de service militaire, j’ai passé l’essentiel de ma vie à l’étranger (en Allemagne, en République Tchèque, en Pologne, en Belgique). J’y ai toujours cherché à apporter ma petite pierre à la communauté française, notamment en tant que militant. Par ailleurs, j’ai cherché à transmettre le goût de la France et d’être français. J’ai ainsi pu au terme d’un fastidieux parcours administratif aider mon épouse polonaise à obtenir la naturalisation française. A présent nos deux enfants sont tri-nationaux – français-allemands-polonais – et trouvent cela tout-à-fait normal. Culturellement et linguistiquement notre vie quotidienne est un plébiscite de tous les jours d’attachement à la France.
Quel est votre message pour les parlementaires?
Comprenez la possibilité d’être binational non pas comme une menace pour la France, ne choisissez pas la peur et le repli sur soi mais comprenez la binationalité et le métissage comme une énorme potentialité pour promouvoir les valeurs de la République et la culture française dans le monde. A 14-18 préférez Jules et Jim! Et comprenez qu’en tout état de cause, l’identité d’un individu ne se décrète pas.
Plus de portraits de binationaux:
Florence Baillon : franco-équatorienne
Olivier Baumard : franco-polonais
Sélim Ben Abdesselem : franco-tunisien
Yvette Chalom : franco-américaine, Berkeley
Jean-Philippe Cottin : franco-américain, San Francisco
Isabelle Gouni : franco-américaine, Seattle